Introduction
Avec la création de l'"Anti Money Laundering Authority" (AMLA) de l'UE le 26 juin 2024 à Francfort-sur-le-Main, l'Union européenne a fait un pas important vers une surveillance globale du secteur financier. Cette super-autorité dispose de pouvoirs étendus pour surveiller les flux financiers au sein de l'UE, y compris la capacité de bloquer des comptes et d'empêcher des transactions. Dans cet article, nous expliquons comment se protéger en ouvrant un compte bancaire dans un pays non membre de l'UE et en créant un LLC aux États-Unis de cette surveillance.
Le pouvoir de l'AMLA
L'AMLA a été créée dans le but de lutter efficacement contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme au sein de l'UE. Cette autorité prendra le contrôle de l'ensemble du système financier de l'UE à partir de 2026, l'Autorité bancaire européenne (ABE) continuant d'assumer ces tâches jusqu'à fin 2025. Avec l'introduction de ce que l'on appelle un Single Rulebook, l'UE crée un ensemble de règles centrales qui sont contraignantes pour tous les Etats membres et qui font de l'AMLA l'autorité centrale de contrôle.
Le registre central des comptes bancaires
L'une des principales mesures de l'AMLA est l'introduction d'un registre central des comptes bancaires. Ce registre contiendra toutes les données bancaires des cinq dernières années à partir de 2027 ou 2029. Cela signifie que toutes les transactions financières des citoyens de l'UE seront enregistrées et surveillées rétroactivement à partir du 10 juillet 2024. Les autorités de chaque État membre de l'UE auront accès à ces données, ce qui entraînera une transparence et un contrôle sans précédent.
Exemples de problèmes possibles
Exemple 1 : soupçon lors du retour dans le pays d'origine
Supposons que vous ayez travaillé plusieurs années à Dubaï et que vous ayez transféré votre salaire sur un compte bancaire de l'UE. A votre retour à L'Allemagne contacte le fisc et commence à vérifier vos dernières années. Bien que toutes vos actions aient été légales, vous pourriez être soupçonné d'avoir été assujetti à l'impôt en Allemagne. Une enquête pourrait être ouverte, ce qui pourrait entraîner un stress et des charges financières considérables.
Exemple 2 : Surveillance après un déménagement
Imaginez que vous gagniez très bien votre vie en Allemagne et que vous déménagiez ensuite en Espagne pour vous remettre d'un burnout. Malgré un revenu modeste en Espagne, le fisc local pourrait se méfier de la raison pour laquelle une personne ayant vos qualifications gagne moins. Vous pourriez être soupçonné de dissimuler des revenus, ce qui entraînerait de nouvelles vérifications et d'éventuelles sanctions.
Exemple 3 : dons politiques
Si vous avez été envoyé dans un pays de l'UE à une organisation politique ou à un Association Si vous faites un don et que vous déménagez ensuite dans un autre pays de l'UE où cette organisation n'est pas reconnue, voire suspectée, vous risquez d'avoir des problèmes. Vos dons précédents pourraient être considérés comme problématiques, ce qui entraînerait des vérifications et d'éventuelles conséquences juridiques.
Exemple 4 : relations d'affaires dans des zones à risque
Supposons que vous ayez des relations commerciales avec une entreprise située dans un pays considéré comme une zone à risque, comme la Turquie ou la Géorgie. Bien que vos activités commerciales soient légales, vos transactions pourraient faire l'objet d'une enquête plus approfondie et être considérées comme suspectes, ce qui pourrait entraîner des problèmes juridiques et une éventuelle confiscation d'actifs.
Exemple 5 : acquisition d'un bien immobilier à l'étranger
Si vous achetez un bien immobilier dans un pays non membre de l'UE, comme la Géorgie ou les Émirats arabes unis, ces transactions pourraient également être considérées comme suspectes. À votre retour dans l'UE, ces investissements pourraient faire l'objet d'une enquête, ce qui entraînerait des litiges juridiques et des pertes potentielles.
Mesures de protection par le biais de comptes bancaires dans des pays non membres de l'UE
Un moyen efficace de se prémunir contre cette surveillance est d'ouvrir un compte bancaire dans un pays non membre de l'UE. Des pays comme la Suisse, le Liechtenstein, Singapour et la Géorgie offrent des alternatives sûres et légales pour gérer vos finances en dehors de la sphère d'influence de l'UE. Ces comptes ne sont pas couverts par le registre central des comptes bancaires de l'UE, ce qui vous offre une plus grande confidentialité et une protection contre les accès non autorisés.
Avantages d'une LLC aux États-Unis
En plus de l'ouverture d'un compte bancaire dans un pays non membre de l'UE, la création d'une Limited Liability Company (LLC) aux États-Unis peut présenter d'autres avantages. Les États-Unis ne participent pas au l'échange automatique d'informations ce qui signifie que les autorités allemandes et européennes n'ont pas d'accès direct aux informations de votre compte. Vous pouvez ainsi effectuer vos transactions financières en toute sécurité et en toute confidentialité.
Cadre juridique et transparence
Il est important de souligner que l'ouverture de comptes bancaires à l'étranger et la création d'une LLC sont tout à fait légales, tant que vous déclarez correctement tous vos revenus et bénéfices dans votre déclaration d'impôts. Le site Échange d'informations concerne principalement les soldes de comptes, mais pas les transactions détaillées, ce qui préserve en grande partie votre vie privée financière.
Conclusion
La création de l'AMLA et l'introduction d'un registre central des comptes bancaires marquent une étape importante vers une surveillance complète du secteur financier dans l'UE. Pour protéger votre vie privée financière et vous prémunir contre d'éventuels abus de pouvoir, il est conseillé de prendre des mesures à temps. L'ouverture d'un compte bancaire dans un pays non membre de l'UE et la création d'un LLC aux États-Unis offrent des possibilités efficaces et légales à cet égard.
Sources
- Parlement européen : mise en place de l'AMLA
- Commission européenne : Mesures de lutte contre le blanchiment d'argent
- Ministère fédéral des finances : informations sur l'AMLA
- OCDE : échange automatique d'informations
- Autorité suisse de surveillance des marchés financiers : Les banques en Suisse
- IRS : Implications fiscales américaines pour les LLC